Mot de passe : rencontre de mauvais augure

"Et vous rangerez cette pile de grimoires dans la Réserve Interdite, si cela ne vous dérange pas mon petit. N'oubliez pas de vérifier que vous aurez bien fermé l'accès après y être entré. Vous savez comment sont les enfants, ils n'en ratent pas une pour désobéir. Vous avez bien compris, n'est-ce pas ?
- Oui Mrs Pince... répondit Ted en grimaçant sous le poids des livre qu'elle venait de lui mettre dans les bras.
- Très bien, alors allez-y ! Ne perdez donc pas de temps !"

Il soupira tandis que la vieille dame repartait, lui ayant déjà tourné le dos depuis un moment pour vaquer à d'autres occupations.

"Génial... Si j'arrive à rien faire tomber ce sera tout bonnement un miracle...
- Ted ! Comment tu vas ?"

Surpris, le jeune homme manqua de tout faire tomber mais il se rattrapa de justesse. Il pivota pour voir qui lui parlait et vit apparaître, derrière les couvertures des livres la tête souriante de Lily.

"Lily ! Comment tu vas petit lutin ?"

La jeune fille fit une moue exaspérée. Elle détestait qu'il l'appelle comme ça et il le savait pertinemment. D'où le fait qu'il continuait à l'affubler de ce surnom "ridicule" selon elle. Mais cette fois-ci elle ne répondit pas à sa provocation.

"Qu'est-ce que tu fais ? Tu veux que je t'aide ?
- C'est gentil mais pour le coup, je dois aller faire un tour dans la Réserve donc je crois pas que tu puisses m'être d'un quelconque secours...
- Dans la Réserve ?"

Les yeux de la jeune fille s'agrandirent et un immense sourire malicieux vint se peindre sur son visage. Un sourire qu'il connaissait merveilleusement bien. Trop bien, même.

"Oh nonononononon ! Je te vois venir ! Hors de question que tu m'accompagnes ! Si je me fais prendre je suis viré et toi aussi !
- Allez stepléééééé !!! Je suis JAMAIS allée dans la Réserve, c'est trop mon rêve !!!
- Il n'y a rien à voir là-bas, je t'assure, moins intéressant, tu meurs !
- Allez quoi ! Sois cool ! Je te jure que je me ferais discrète, personne n'en saura rien ! Je le raconterai même pas ! Promis Juré Craché ! Et puis en échange je peux te parler d'un truc suuuuuper intéressant ! J'étais venue pour t'en parler justement !
- Ben dis-moi alors !
- Non. Uniquement si tu acceptes que je t'aide !
- Chantage ! Tu es insupportable ! J'ai pas le droit de te faire entrer là-dedans tu le sais très bien.
- D'accord, pas d'info super intéressante alors...
- ...
- ... * sourire magnifique *
- ... Raaaaah... Bon, d'accord !
- Génial !!! Promis, je te revaudrais ça ! Allons-y avant que Pince ne revienne !"

Ted se sentait revenu à ses années d'étude à Poudlard. Il se retrouvait assez bien dans Lily et cette nouvelle aventure le faisait redevenir gamin, quand lui-même adorait contourner les interdits.

Ils entrèrent donc dans la réserve et Lily l'aida à ranger les livres ce qui lui fut d'un très grand secours, tout en parlant avec lui de tout et de rien. Et aussi de l'information dont elle souhaitait lui faire part.

"Tu étais membre du club de Quidditch toi, quand tu étais à Poudlard ?
- Evidemment ! Tu me connais !
- Parce que j'hésitais à m'y inscrire tu vois et j'ai vu une affiche sur le panneau dans le hall et ils disaient que cette année, ils n'avaient pas d'animateurs et qu'ils était ouverts à toute proposition de candidature. Et je me disais, peut-être que ça t'intéresserait ! Parce que ça me plairait bien que tu sois animateur d'un club comme ça !
- Ah oui ? Ils cherchent quelqu'un ? Mais c'est super ! Je vais me renseigner alors, merci de m'avoir prévenu ! Ca me ferait tellement plaisir de m'occuper de ce club !
- C'est ce que je me disais.
- Attention, je passe en premier. Tu attends que j'ai éternué pour sortir d'accord. Tant que ce n'est pas le cas, tu restes à l'intérieur, compris ?
- Compris."

Il était sorti et avait attendu que personne ne regarde par là pour éternuer discrètement. Lily avait alors reparu devant lui.

"Bon alors bonne journée Ted !
- Bonne journée petit lutin !
- Teeeeeeed !"

Et il s'était éloigné. Plus tard dans la journée, il était allé vérifier ce que lui avait dit Lily et, ayant croisé le directeur McGo dans les couloirs, il lui avait fait part de sa volonté de postuler. Minerva avait gardé les lèvres pincées mais avait légèrement souri.

"Très bien Ted, je vous ferai parvenir une convocation en temps voulu."

Et la convocation était arrivée, un samedi matin, pour l'après-midi même. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé assis devant la grande porte de bois massif, en haut des escaliers en colimaçon si mythiques, après avoir donné le mot de passe à la gargouille dont le ventre avait émis un drôle de gargouillement avant d'ouvrir la porte. Il attendait depuis déjà dix minutes - les dix minutes d'avance qu'il avait - lorsque, avec un timing parfait, la porte s'ouvrit pour laisser sortir non pas Minerva Mc Gonagall comme il s'y attendait mais Victoire... Il venait de se lever, croyant devoir faire cet honneur à la directrice mais il regretta aussitôt cet acte. Il se trouvait à présent en face de la jeune fille, sans savoir quoi lui dire. Depuis la rentrée, il avait eu la chance de ne pas la croiser ou du moins, de ne pas se retrouver dans une situation telle que celle-là où il aurait été censé lui parler.

Trop troublé, trop surpris, il n'eut pas même la présence d'esprit de faire le rapprochement avec son propre rendez-vous et, se trouvant complètement déboussolé, il ne trouva rien de mieux à dire que :

"Oh... Heu... Je ne m'attendais pas à te rencontrer ici... Tu avais... rendez-vous avec la directrice ?

Banalités affligeantes qui lui firent aussitôt regretter de ne pas s'être tu, tout simplement, et de ne pas lui avoir jeté un regard méprisant et froid avant de passer devant elle sans même prendre la peine de lui adresser la parole. Ca, s'était l'idéal auquel il aurait aimé accéder. Un idéal qu'il s'était construit plusieurs années auparavant quand la jeune fille l'avait gentiment envoyé bouler...

Gary Thomas venait d'entrer d'un pas assuré dans l'infirmerie. Son sourire arrogant toujours visible, il portait néanmoins son bras en écharpe était violement bleu. Ce n'était malheureusement pas assez pour éveiller la sympathie de Victoire à son égard. Elle ne l'aimait pas: il avait des chevilles bien trop énormes ! Mais bon, peu importait : elle était infirmière, et c'était ce qui comptait.

Elle jeta un retard aux alentours pour vérifier qu'en effet, l'infirmière en chef était absente et qu'elle était seule.

« - Bonjour, lança t-elle d'un ton indiscutablement poli, qu'est-ce qui t'es arrivé Thomas ?

Victoire avait encore l'habitude de tutoyer les élèves. Comment faire autrement ? Ils n'avaient que quelques années de moins qu'elle ! Et puis... tant que personne ne le lui reprochait.

- Un pari, dit celui ci en s'asseyant souplement sur un lit. Mais disons que le saule cogneur n'était pas pour que je gagne.

Elle fit mine de froncer les sourcils même si ses lèvres ne pouvaient s'empêcher de sourire légèrement. Tandis qu'elle examiner la blessure en lui appyant un peu partout pour savoir où est-ce qu'il avait mal (ce qui provoquait parfois quelques cris) elle lui conseilla de ne pas trop astiquer le saule s'il comptait rester en vie - ça aurait pu être bien pire !

- J'ai toujours su que tu étais sadique ! Lança une voix joyeuse derrière elle.

- Absolument pas, ce n’est que la procédure normale, Lily, je pourrais être bien plus méchante ! répondit Victoire sans même se retourner.

À ce moment, elle cru déceler un minuscule frémissement de la part de Gary.

- Bon, je vais remettre tes os en place, ne bouge pas… ça risque d’être un peu douloureux sur le coup d’accord. Prêt ? Un… Deux… « Reparos ! »

- Tu vois ! Qu’est ce que je disais ! Répéta Lily victorieusement en entendant Gary gémir.

Procédure habituelle.

- ça va mieux ?

- Totalement !

Gary sauta du lit et prit la sortie de l’infirmerie.

- Dis-moi, Lily, ça ne te dirait pas qu’on aille faire un tour un de ces quatre ? ça m’aiderai sûrement à guérir !

- Tu es déjà guéri. Et je préfère encore aller faire un tour sur le dos du calamar géant plutôt qu’avec toi.

- Une autre fois alors ! S’exclama t-il avec un sourire éclatant ! Merci Victoire, à plus !

Une fois qu’il eut refermé la porte, Victoire leva les yeux au ciel.

- Quel numéro, celui-là. Alors, qu’est ce qu’il se passe d’intéressant à Poudlard, le Feu follet ?

Elle vit Lily rouler les yeux à son tour : elle détestait ce surnom « débile ».

-Si tu continues à m’appeler comme ça, je casse l’autre bras de Gary, et tu l’aura encore sur les bras ! Et je ne te dirais pas une super-géniale nouvelle que tu vas adorer !

-Ce n’est pas très gentil tout ça.

- C’est dans ton intérêt.

- Allez crache, petite peste ! Qu’est-ce qui se passe de si intéressant, je vois bien que tu meurs d’envie de m’en parler !

Lily fit une de ces grimaces très réussie dont elle connaissait le secret.

- Tu aimes toujours autant le Quidditch ?

- Évidement, tu me connais !

La Gryffondor fit éclore un grand sourire sur son visage.

- Il paraît que le club de Quidditch a besoin d’un animateur, ils sont ouverts à toute proposition ! Ce serait génial si tu animais, non ? Ça me plairait bien de faire partie du club alors !

- ça me dirait bien aussi ! Tu sais s’il y a d’autres candidats ?

- Pas du tout, j’ai seulement vu l’affiche ce matin. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de monde, sinon il y aurait déjà quelqu’un… »



Après demande auprès de la directrice, Victoire reçu une convocation pour le samedi après midi. Elle se demandait bien ce qu’il faudrait qu’elle fasse. Aurait-elle besoin d’une lettre de motivation ? Peu probable. Au pire, elle comblerait le manque de la lettre avec de la motivation.

Mais on ne lui demanda rien d’autre que de répondre à des questions. « Qu’est ce qui vous motives ? Pourquoi pensez-vous être une bonne candidate ? Avez-vous un bon contact avec les élèves ? Pensez-vous à de nouvelles activitées ? » Questions auxquelles elle avait facilement répondu. Les mots lui venaient assez facilement dans ce genre de situation, et les biscuits au gingembre accompagné de thé achevaient de la mettre à l’aise. Lorsque McGonagall la congédia, elle avait bon espoir.



Elle eut un léger sursaut en se retrouvant face à Ted Lupin. Que diable faisait-il ici ? Elle considéra avec un brin de satisfaction qu’il était gêné de se retrouver face à elle. Elle étouffa cependant son sourire. « Non, je suis venue griller des marshmallows avec la directrice et sa licorne !» * ne pas être mauvaise, ne pas être mauvaise * C’était Teddy, après tout, elle l’aimait bien, il était mignon et sensible – Tout ce qu’elle n’était pas.



- Je suis là pour le poste d’animatrice au club de Quidditch… Toi aussi, je suppose ?



Elle se rendit à l’évidence au moment où elle posa la question : Ted avait toujours était fan de Quidditch : comment aurait-il pu laisser passer l’occasion ?



- Je n’étais pas au courant, c’est Lily qui m’en a parlé. Ajouta t-elle ensuite, pendant qu’elle y pensait.

Ted avait remarqué le fin sourire en coin qui avait déformé les lèvres si parfaites de la jeune fille à moitié vélane. Et, hormis le fait que ce sourire à lui seul avait tout pour faire craquer n'importe quel homme qui l'aurait ne serait-ce qu'entre-aperçu, il ne put réprimer un froncement de sourcil agacé. Il n'aimait pas ce sourire. Ce n'était jamais bon signe. Bien souvent, cela montrait combien Victoire était fière... Et pour le coup, c'était sans doute le fait de l'avoir déstabilisé qui la rendait si heureuse. Cependant, ce sourire disparut presqu'aussi vite qu'il était apparu. Pourquoi ? Ted n'en avait aucune idée. Peut-être la jeune-fille avait-elle appris à se maîtriser ?

En voyant le visage sévère que la jeune fille lui offrait, il se dit qu'il aurait cependant préféré qu'elle garde sa moue dédaigneuse... Trop tard...

Et voilà, ça y était. Ted flippait. Une nouvelle hantise venait le préoccuper : et si c'était elle qui l'ignorait ? Il se serait pris un vent plus violent qu'un mascaret en pleine face... La honte la plus totale. Si elle osait l'ignorer, comble de mépris, il n'aurait plus qu'à se jeter par la fenêtre sous le coup de la rage de se faire une fois de plus remballer. Indigne d'intérêt. Il se voyait déjà sauter par la fenêtre, calculant comment il pourrait s'y prendre pour ne pas paraître ridicule en escaladant le rebord lorsque la voix cristalline de la jeune fille s'éleva dans les airs, faisant vibrer de plaisir les murs. Les murs ? Oui, c'était possible...

- Je suis là pour le poste d’animatrice au club de Quidditch… Toi aussi, je suppose ?
- Qu... Quoi ?

La première frayeur passée, Ted dut prendre de plein fouet la suivante... Quoi ? Elle se présentait pour le même poste que lui ? Ca voulait dire que... Non. Elle ne pouvait pas lui souffler cette candidature, c'était impossible. Mais l'affiche disait-elle qu'il n'y avait qu'une seule place ? Ted fit un effort de mémoire pour se rappeler le papier. Non, il était bien question de DEUX animateurs. Mais... C'était encore pire... Se retrouver en tête à tête avec Victoire pour tous les cours de l'année ? Il préférait encore renoncer au poste. Et ce n'était pas encore trop tard. Il n'avait qu'à partir, s'excuser auprès de McGo, lui dire qu'il n'était plus intéressé et s'enfuir en courant. S'enfuir ? Non, c'en était fini de ce Teddy-là. Il se l'était promis. Maintenant il serait fier et sûr de lui. Et ce n'est certainement pas pour une fille telle que Victoire qu'il plierait. Certainement pas. Il allait lui montrer combien elle ne l'effrayait plus désormais.

Bon, certes, c'était plutôt mal parti dans le genre "je-vais-t'en-mettre-plein-la-vue" mais il n'était jamais trop tard pour se rattraper. Ted reprit son sang-froid et, après s'être raclé la gorge, évitant de trop fixer les yeux de la jeune fille de peur d'y sombrer totalement (par Merlin, cette fille était une véritable charmeuse au sens premier du terme, que ce soit volontaire ou malgré elle !), il expliqua sans pour autant répondre à sa question, d'une manière assez froide :

- Evidemment. J'aurais dû m'en douter. J'espère que ton entretien s'est bien passé...

Il n'en pensait pas un seul mot. Cependant, la jeune fille finit par ajouter :

- Je n’étais pas au courant, c’est Lily qui m’en a parlé.

C'en était trop pour que Ted puisse conserver son air calme. De nouveau, il se laissa prendre par la surprise et croisa les yeux de la jeune fille. Nooooon ! Trop tard, il commençait à s'y perdre. *Ted, reviens à la surface, je t'en supplie Teeeeeeed !*

- Comment ? Lily ? Tu veux dire Lily Potter ?

Qui d'autre ? Ted s'en voulut de nouveau d'offrir une image aussi stupide à la jeune femme. Ca lui laissait tout le loisir de rire de lui...

- Je veux dire, c'est complètement dingue qu'elle t'en ait parlé... C'est elle aussi qui m'a prévenu... Et c'est impossible qu'elle ait oublié de me prévenir qu'elle te tiendrait au courant aussi...


Ted ne mit pas beaucoup plus de temps à comprendre ce qu'il se tramait. La jeune fille n'avait pas "omis involontairement" de lui en parler, c'était une certitude. Elle préparait sans doute un mauvais coup pour que Victoire et lui se réconcilie. Mais la pauvre enfant ne s'imaginait pas, dans sa grande naïveté, combien un tel espoir n'était fondé que sur des chimères. Il y avait bien trop de rancune entre Victoire et lui pour ne serait-ce qu'envisager une possible réconciliation. La jeune femme était bien trop fière pour accepter de faire le premier pas et Ted ne se rabaisserait jamais à lui proposer une trêve. Ca la ferait se sentir encore plus puissante. Et puis, de toute façon, Ted n'avait aucune envie de redevenir ami avec cette fille. C'était clair et net.

Il aurait une petite conversation avec Lily un peu plus tard. Et il y avait des chances pour que le jeune lutin désenchante assez rapidement.

Il se racla la gorge une nouvelle fois pour essayer de reprendre contenance.

- On dirait bien qu'on est victimes d'un coup monté. Enfin peu importe, j'irais parler à Lily après avoir vu la directrice. De toute évidence, il était clair qu'un tel poste se libérant, on serait tous les deux sur le coup vu que tu es désormais infirmière (c'est bien ça ?) à Poudlard. Je ne savais pas du tout que tu travaillais ici d'ailleurs...

Ted essayait de se justifier. Il avait terriblement peur qu'elle ne croie qu'il avait fait en sorte de se faire muter à Poudlard parce qu'il avait appris qu'elle y serait. Ce n'était pas du tout le cas, bien au contraire, c'était plutôt le genre de truc qui lui aurait fait refuser le poste. Et il se trouvait que, trouvant l'occasion entre la porte de McGo et l'escalier, il en avait profité. Mais encore une fois c'était maladroit. De toute manière, laisser régner le silence l'aurait été tout autant...

- Parce que si tu avais su, tu ne serais pas venu ?

Encore une fois, Ted ne sut quoi répondre. Mais au lieu de bégayer, il se contenta de ne rien dire du tout. C'était déjà un progrès, même si ça n'était pas pour autant moins stupide. Cette fille avait décidément le don de le surprendre, voire même de le déstabiliser. Elle trouvait toujours le moyen de sortir quelque chose d'inattendu. Lui qui avait imaginé entamer la conversation en lui demandant de confirmer qu'elle était bien infirmière ici. Il avait imaginé qu'elle lui aurait répondu, lui aurait demandé des précisions sur son nouveau job à Poudlard ou il ne savait trop quoi. Il avait imaginé qu'elle lui aurait expliqué comment elle avait débarqué ici et pourquoi, comment elle avait obtenu le poste. Des banalités, quoi. Tout sauf ça. Rafraîchissement de mémoire instantané : alors Teddy, t'avais oublié que Miss Victoire était tout sauf prévisible ?

Ne sachant quoi faire, il ne put s'empêcher de répondre à son regard. Il sentait que la jeune femme le fixait. Ses yeux remontèrent le long de son visage parfait pour se figer dans ceux de la magnifique jeune femme. Mais il ne se laissa pas entraîner dans les eaux trop profondes pour lui de ses deux prunelles sensuelles. Il assombrit son regard, un regard sévère et déterminé.

Mais déterminé à quoi ? Il ne trouvait pas les mots, ne savait quoi dire. Le silence se fit un long moment sans que ni l'un ni l'autre ne prenne la peine de le briser. Sans doute Victoire trouvait-elle amusant de le laisser ainsi dans l'embarras. Cependant, après un moment, il prit la peine de répondre, toujours sans la quitter des yeux. Il espérait qu'elle lirait en lui toute la haine qu'il avait toutes les peines du mondes contenir. Il choisit la voie de l'honnêteté, toujours avec son ton froid.

- Ca aurait pu me faire reconsidérer la proposition en effet. Mais j'aurais sans doute fini par accepter quand même. Il est loin le temps où tu régnais Victoire.

Et il mit tout le mépris dont il était capable dans ce prénom qu'il rendit presque laid par l'intonation qu'il prit.

- Je n'aurais certainement pas abandonné pour si peu. Il s'agit d'une opportunité pour moi. Je ne vois pas en quoi le désagrément de te croiser dans les couloirs aurait pu être un obstacle à ça. Dans la vie, on est toujours amené à faire des mauvaises rencontres. On n'a qu'à les ignorer autant qu'on peut, histoire de les empêcher de venir pourrir notre vie.

Il marqua une minuscule pause avant de reprendre.

- Malheureusement il semble que nous allons avoir un peu plus de mal que prévu sur cette dernière partie puisque tu viens de postuler pour le Club de Quidditch et que je t'annonce que je n'y renoncerai certainement pas pour si peu. Désolé si tu espérais le contraire. Mais nous allons devoir nous supporter quelques temps. D'ailleurs, si tu as des conditions pour le club, autant les donner tout de suite, pendant qu'on y ait. Ca nous évitera d'avoir à nous revoir pour nous accorder sur le manière de fonctionner.

Ted savait pertinemment qu'il n'était pas encore pris pour le poste. Il n'était même pas sûr de l'avoir. De même, il n'était pas certain que Victoire serait prise même s'il n'avait quasiment aucun doute. Avec son charme, ses capacités de soins qui pourraient être très utiles dans ce genre de Club pour les sorties de terrain et son attitude ferme qui imposait le respect immédiatement, il ne pouvait pas en être autrement. Il évita de penser à ce que ce serait pour lui si la jeune femme était prise et pas lui. Avec son manque de confiance, il commençait à douter sérieusement de ses chances de se voir accorder le poste... Mais il avait voulu montrer qu'il était fort. Et sûr de lui, quand bien même c'était tout le contraire.

Il savait aussi que, s'ils étaient pris tous les deux, ils seraient malgré tout forcés de se retrouver pour discuter de la manière de gérer le club, de la salle, des installations, des commandes de fournitures, des préparations de tee-shirt et tout le reste. Rien que d'y penser il avait une nausée qui le prenait. Tout ce temps de formalités à passer avec elle... L'enfer... Merlin lui jouait vraiment un sale tour. Il ferait mieux d'abandonner tout de suite la partie. Mais non, il s'était promis... Là aussi, prétendre vouloir éviter de la revoir n'était qu'une manière de lui signifier qu'il n'avait aucune envie d'avoir à supporter sa présence. Faire d'une pierre deux coups.

Il ne la quittait pas des yeux, attendant de voir ce qu'elle aurait à dire. Comment elle allait réagir. Il préféra ne pas faire de pronostics. De toute évidence, il devait se faire à l'idée : il ne pourrait jamais pénétrer les pensées de Victoire. Elle ne faisait jamais les choses comme les autres.

- Tu ne sais pas plus que moi si tu vas être pris, ce n’est pas la peine de te monter la tête à ce point. De plus, si cela arrivait, tu sais aussi bien que nous aurons forcément à travailler ensemble d’une manière ou d’une autre, il n’y a pas de conditions à donner.

- Mais tu...

> Je suis aussi ravie de voir que tu aies pris du grain, mais, à mon souvenir tu n’étais pas hypocrite au moins. Non, tu n’espérais pas que mon entretient ce soit bien passé. Ce n’est pas la peine d’être poli en en pensant autant tout bas.

- Je...

> Alors, il est peut-être loin le temps où je régnais, mais moi, au moins, j’ai grandi, je n’en suis pas restée à ces gamineries. Tu peux garder rancune du passé si ça te fait plaisir, mais souviens toi que tu auras le désagrément de me croiser dans les couloirs tous les jours, au buffet, certainement aux réunions de familles Weasley-Potter, et, avec un peu de chance pour nous deux, au club de Quidditch.

A chaque fois que Ted essayait de parler, elle le coupait court, parlant très vite sans plus de ménagement. Elle avait quelque chose à dire, il devait se taire et l'écouter, c'était simple. Comme toujours. Il laissa donc le flot de paroles se déverser sur lui sans pour autant le noyer. Il ne baissa pas les yeux une seule seconde, essayant de rester concentré sur les paroles de la jeune femme. Il resta calme, tranquille, serein. Ses cheveux prirent petit à petit une couleur d'un bleu marine semblable à de l'encre, couleur qui semblait lui donner de l'assurance tout en lui apportant une certaine classe.

Evidemment, ce qu'elle lui disait ne le laissait pas indifférent. Il sentait son coeur se serrer à chaque reproche. Elle touchait à son amour-propre et se posait en victime. Comme toujours... Il se sentit petit, rabaissé. Pendant un moment, il se sentit même gêné sans que rien de tout cela de transparaisse sur son visage. Il avait travaillé à ça pendant de longs mois et il n'y parvenait pas encore parfaitement mais il avait appris à se maîtriser et à reprendre le dessus dans les situations les plus critiques. Alors il préféra conserver le flot d'injures qui lui venait et garder son calme pour mieux affronter la situation. Pendant qu'elle parlait, il avait commencé à hausser lentement un sourcil qui avait pris la même couleur bleue noire que le reste de sa tignasse.

- Heu... Tu nous fais quoi là ? se contenta-t-il tout d'abord de demander, surpris. Evidemment, il n'avait pas prévu qu'elle explose ainsi et lui jette la vérité à la figure. Mais sa longue tirade lui avait permis de se constituer une carapace de protection pour ne pas être touché trop profondément. Une crise d'adolescence ? C'est qui le gamin de nous deux quand tu parles comme ça, sans même me laisser dire un mot, comme si tout t'était dû ! Comme si on devait toujours t'écouter quand tu parlais ? Alors ouais je suis rancunier et qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Tu as une foule d'autres défauts et si tu as besoin que quelqu'un te les fasse connaître, tu peux sonner à ma porte, ya pas de problème.

Il baissa le regard un moment tout en soufflant d'exaspération puis repris, toujours avec ce même calme, relevant les yeux avec prudence.

- Le monde des adultes est un monde d'hypocrisie, tu devrais le savoir puisque tu prétends avoir grandi. Et je n'essayais pas d'être poli, j'essayais juste d'être civilisé. Histoire de pouvoir avoir une conversation normale avec toi, comme deux adultes civilisés. Mais comme toujours il a fallu que tu y mettes du tien. Tu pouvais pas te contenter comme tout le monde de répondre de la même manière. On s'en serait tenu à ça, je t'aurais souhaité une bonne journée en prenant congé, j'aurais été voir la directrice et on en serait resté là. Simple comme bonjour. Pas besoin de passer par cette dispute insensée qui ressemble à tout sauf à une conversation d'adultes, je suis d'accord. Mais pas par ma faute. Arrête de toujours rejeter la faute sur moi et remets-toi toi aussi un peu en question de temps en temps. Je sais que je ne suis pas tout blanc mais je ne suis pas tout noir pour autant. Si tu n'avais pas fait ta gamine en me demandant si j'aurais accepté le poste en sachant que tu étais à Poudlard, on n'en serait pas là.

Il avait parlé posément mais cette histoire commençait sérieusement à l'agacer. Il avait juste envie d'arrêter de se prendre la tête et de rentrer dans ce fichu bureau où McGonagall devait l'attendre depuis maintenant cinq bonnes minutes. Pour conclure, il ajouta, cette fois la tête baissée.

- Et je sais très bien que nous serons amenés à nous croiser souvent, pas besoin que tu me le rappelles. C'est déjà assez pénible comme ça sans que tu en rajoutes. Mais ne t'attends pas à ce que pour autant je sois ravi que ce soit le cas.

Il releva la tête doucement et continua :

Ma rancune semble te déplaire mais tu t'attendais à quoi au juste après toutes ces années ? A ce que je t'ouvre grand les bras pour te montrer combien je suis heureux de te retrouver ? Alors ? Qu'est-ce que tu réponds à ça ? Hein ? Tu t'attendais à quoi Victoire ?

Le ton sur lequel il avait prononcé son prénom était à l'opposé même de son intonation quelques minutes plus tôt. Le prénom avait repris tout sa musicalité et sa douceur.
Il la regardait avec les sourcils relevés. Il voulait entendre sa réponse, savoir. Sa question, pour une fois, était parfaitement sincère. Il voulait comprendre.

[AAAAAAAAAAAH ! il est trop génial ce post! Malheureusement je crois que mon cerveau est trop ramolli par une dure nuit pour pouvoir répondre ce soir ;( demain, sûre ! ) ]

[Je suis trooooop contente qu'il te plaise, je me suis tellement éclatée à l'écrire !!! T'inquiète pas, de toute manière je comptais pas y répondre ce soir si jamais tu avais posté xD Je regardais (500) days of summer dont je suis irrémédiablement fan. Faudra que je vous parle de ce film aussi sur L'étoile des rêves^^ Passe une bonne nuit pleine de jolis rêves ! J'espère que ta soirée pyjamas s'est bien passée !]

Ted était tellement concentré sur lui-même, sur le travail qu'il effectuait pour ne pas se laisser marcher sur les pieds une fois de plus, qu'il n'avait pas le temps de voir comment réagissait la jeune fille. Il ne vit donc pas l'ombre de la colère voiler un moment ses yeux purs. Il ne vit pas non plus qu'elle recouvrait son calme après quelques minutes, ni même la déstabilisation lorsqu'il lui demanda ce à quoi elle s'attendait.

Lorsqu'il s'intéressa enfin réellement aux réactions de Victoire, ce fut à la fin, lorsqu'il posa avec sincérité cette question qui l'intriguait réellement. Alors, seulement, il vit à quel point la jeune fille était perdue. Pourtant, il osait à peine y croire. Avait-il réussi, après toutes ces années, à la déstabiliser, lui à son tour ? Avait-il touché un point sensible dont il n'avait jusque là pas même idée ? Il fut soudain tout troublé par ce qu'il venait de dire. L'espace d'un instant, il se sentit redevenir cet adolescent faible et timide, rougissant à la moindre parole. Il se rendait compte de sa dureté. Ses mots avaient peut-être blessé Victoire. Et ce n'était pas vraiment ce qu'il avait voulu. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Ce n'était pas ce qu'il voulait ? Bien sûr que si ! Il l'avait fait en totale conscience de cause. Il ne devait pas regretter, surtout pas ! A tous les coups, c'était une autre de ses feintes, un de ses pouvoirs de vénales qui culpabilisaient tout soudain Ted.

Cependant, le silence s'était installé, mais pas un silence pesant comme quelques minutes plus tôt, pas ce silence de tension. Non. Désormais, c'était un doux silence qui apaisait le jeune homme. Il aurait aimé qu'il ne soit jamais brisé. Après cet échange de paroles cinglant, le calme apparaissait comme une délivrance.

Il gardait ses yeux plongés dans ceux de Victoire, mais ils semblaient à présent absent, comme si elle était à des kilomètres d'ici. Il repensa un instant à l'époque où ces yeux-là le réconfortaient et à celle où il aurait pu passer des heures entières sans bouger à se bercer dans les doux remous de ses prunelles. Il repensait à l'époque où ce regard l'apaisait. Une époque qui lui semblait avoir eu lieu dans une autre vie... A quoi pensait-elle dans son absence ? Ted aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées...

Soudain, elle revint à elle comme d'un très long voyage éprouvant. Ted s'inquiéta quelques secondes, entamant un geste vers elle pour s'assurer que tout allait bien mais il se ravisa, en se rappelant qu'ils faisaient désormais partie du personnel de Poudlard et non plus des élèves. Son geste fut presque imperceptible. Il se demandait si Victoire l'avait remarqué. Il espérait que non.

Alors, lentement, comme revenant d'un songe, elle prononça son nom. D'une manière si particulière qu'il ne parvenait pas à déceler les sentiments que Victoire y mettait derrière. De la lassitude ? Du regret ? De la peine ? Ou tout simplement un calme infini dénué du moindre sens, d'une neutralité parfaite ? Ou rien de tout cela.

* Victoire, pourquoi es-tu si indécelable ? * pensa Ted.

Il se rendit compte, pendant la courte pause que la jeune fille marqua, que le pouvoir de vélane de Victoire était incontestablement puissant. Par sa beauté aussi puissante que fragile, elle avait réussi à le toucher par cet éloignement soudain. C'était juste incroyable. Il lui en voulait, se sentait manipulé, sans avoir même plus la force de retrouver sa colère. C'était injuste. Elle lui montrait à chaque fois un peu plus à quel point il était faible face à elle...

...Je n’ai pas envie de te voir tout les jours et de t’ignorer comme un étranger. Je n’ai pas envie d’être civilisée, et de faire comme si tu ne comptais pas pour moi.

Ted leva les sourcils, réellement surpris. Surpris et bien plus touché par ces mots qu'il ne l'aurait souhaité. Il sentit son coeur s'emballer lorsque Victoire prononça cette dernière phrase. "de faire comme si tu ne comptais pas pour moi. " Alors il comptait pour elle ? Ou disait-elle ça pour le manipuler une fois de plus ? Parce que ce n'était pas du tout ce qu'il avait compris le jour où ils s'étaient séparés. En réalité, il avait un souvenir de ce jour-là extrêmement subjectif, complètement modifié. A force de se repasser le moment dans sa tête, il n'avait fait que l'empirer, le rendre plus terrible encore qu'il n'était. Mais de toute évidence, Ted n'avait jamais voulu de cette séparation et lorsqu'elle était arrivée, il se l'était prise de plein fouet... Alors avec les années, il s'était juste persuadé que Victoire était une fille sans coeur qui n'avait jamais eu aucune véritable affection pour lui.

- Non, je savais bien que tu ne m’attendrais pas les bras ouverts…

Ted avait presque oublié qu'il lui avait posé cette question... Il douta une seconde de la véracité des propos de Victoire mais la jeune femme avait toujours été honnête. Et elle ne semblait pas mentir. Son ton en disait long sur la vérité de ses propos.

- Quand j’ai su que tu serais à Poudlard, je me suis dit que ce serai peut-être une chance de recoller les morceaux. Ton amitié était importante pour moi.

Ted était réellement attendri par tout ce que Victoire disait, il était profondément touché à chaque parole et cela se lisait un peu mieux sur son visage. Il ne prenait même plus la peine de cacher correctement son ressenti. Il avait l'étrange impression que Victoire se confiait réellement, lui faisait l'aveu de ses espoirs. Cependant, sur cette dernière phrase, il ne put s'empêcher de rire. Pas un rire méchant. Un rire léger, simple, sincère, qui ne résonna pas dans le couloir. Il s'apparentait plus à un souffle bref et plus fort, plus appuyé qu'une respiration normale. Il s'apparentait plus à ce genre de souffle-là qu'à un éclat de voix. Et dans cet éclat silencieux, il tourna la tête sur le côté gauche tout en la secouant sous le coup de la révélation comme s'il n'en revenait pas, comme s'il trouvait ça juste incroyable.

Un moment, il songea à lui répondre quelque chose du genre : "Recoller les morceaux ! Bien sûr oui ! Rah j'en reviens pas que tu puisses vouloir recoller les morceaux. C'est juste dingue ! Après tout ce qu'il s'est passé, tu veux rappliquer comme ça et que tout s'arrange par soi-même ! Mais reviens sur terre Victoire, sérieusement."

Mais il s'abstint. Il se dit que de toute évidence, il était inutile de poursuivre cette conversation plus longtemps. Cependant, il ne pouvait pas la laisser comme cela, sans faire un geste en retour de son honnêteté. Il releva donc le visage qu'il avait gardé tourné vers le côté, les yeux rivés sur le sol et la regarda. Il avait gardé son air amusé que lui avait provoqué la réplique précédente, le sourire de celui qui n'en revient pas sur les lèvres. Il ouvrit la bouche pour parler mais se ravisa en secouant la tête, baissant de nouveau les yeux. De nouveau il essaya de dire quelque chose mais il lui sembla que ce qu'il s'apprêtait à dire ne valait pas le coup. Mais cette fois-ci, il resta en face de la jeune fille, la bouche ouverte comme s'il allait parler, son sourire étrange toujours sur les lèvres. Finalement il soupira.

- Je peux pas, lâcha-t-il enfin d'une intonation où se mêlaient l'excuse et l'incrédulité, où un rire nerveux perçait. Un ton qui s'accordait parfaitement avec la moue qu'il avait sur le visage, cette moue de demi-sourire incrédule. Je... Je peux tout simplement pas. Je suis navré Victoire. Mais si toi tu peux faire abstraction de ça, moi je ne peux pas. Je suis sincèrement désolé. Et dans sa voix perçait réellement le ton de l'impuissance, de la volonté réduite à néant, de l'effort voué à l'échec mais aussi de la fermeté. Sa décision était arrêtée, il ne reviendrait pas dessus.

Il savait qu'il allait la décevoir, mais il ne voyait pas comment faire autrement.

- Tu vas être en retard, tu devrais y aller. Bonne chance pour ton entretient.
- Ouais, j'y vais, tu as raison... Merci...

Il se dirigea vers la lourde porte, un million de pensées se bousculant dans sa tête. Il frappa à la porte et entendit la voix de la directrice le convier à enter. Mais, alors que sa main actionnait la poignée, il se retourna.

- Hé, Victoire ?

Il attendit que la jeune femme se retourne et ajouta simplement :

- Passe une bonne journée.

Il ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à clore leur discussion sur ce dernier mot. Mais il savait qu'il avait été attendri par la jeune femme et cela devait jouer sur lui. Le charme provoqué par ses pouvoirs de Vélane opérait toujours sur lui avec force et il avait du mal à en dissiper les effets.